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Un système est un ensemble d’éléments interdépendants liés entre eux par des relations. Si l’une est modifiée les autres le sont également et par conséquent tout l’ensemble est transformé. Tous les éléments accomplissent leur travail pour eux-mêmes et pour l’ensemble dans une recherche d’équilibre et d’état stable.

La compréhension de l’organisation

Dans le contexte des organisations, l’approche systémique en conduite du changement a deux finalités :

  • Décrire, comprendre, expliquer et prévoir le comportement des acteurs.
  • Rechercher les modalités d’accompagnement du changement et décider des actions à mettre en œuvre pour le conduire.

La systémique en entreprise a pour but l’élaboration d’une stratégie destinée à mobiliser les acteurs dans une direction donnée. Ce cheminement se fait à travers des ajustements successifs pour réguler les résistances. Elle veille à s’adapter aux contraintes et évolutions de l’environnement. Elle contribue également à trouver un nouveau point d’équilibre et à atteindre un consensus post-changement.

L’approche systémique en entreprise a plusieurs forces :

  • Appréhender dans son environnement le système et ses composants de manière globale.
  • Utiliser un langage commun pour faire collaborer plusieurs fonctions.
  • Choisir une stratégie optimale pour agir sur les nœuds bloquants.

Des choix spécifiques seront faits en fonction des objectifs de l’entreprise, des contraintes et des enjeux individuels.
La systémique incite à se détacher du problème, pour viser les gains que les acteurs peuvent obtenir si le problème n’y faisait pas obstacle. Cette approche invite à se poser la question des leviers pertinents sur lesquels fonder le changement. Pour illustrer, citons Antoine de Saint Exupéry : « Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire ou trouver chaque chose. Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer. »

La logique systémique s’intéresse au  « Vers quoi » alors que la logique analytique s’intéresse au « Pourquoi ».

Recherche des interdépendances

Les organisations actuelles sont de plus en plus interdépendantes avec leur environnement. Le client s’invite dans les processus internes, les business models de plateforme fleurissent. De plus, les interactions internes sont plus nombreuses avec des circuits d’informations plus fluides.

L’approche analytique qui vise à simplifier la complexité par réduction, analogie et disjonction perd de sa puissance. Tandis que l’approche systémique en entreprise appréhende quant à elle  la complexité dans son ensemble. Elle recherche les modes de fonctionnement des interdépendances, modélise les interactions, et identifie les freins et ressources qui concourent à l’atteinte des objectifs.

Les points fondamentaux à appréhender en conduite du changement systémique sont :

  • Les informations : demandes, déclencheurs, et objectifs
  • Les marges de manœuvre : contraintes, ressources et évolutions prévisibles
  • Le système : acteurs influents, relations interpersonnelles et stratégies individuelles

Ses composants concourent à un point d’équilibre, or un changement se caractérise par le passage d’un point d’équilibre ou statu quo à un autre état stable dirigé par la vision stratégique et le management.
Piloter un changement selon la systémique c’est définir des orientations, trouver une solution optimale, mobiliser et accompagner les acteurs concernés par les effets du changement.

L’approche systémique entreprise permet de mettre sous contrôle les relations entre les acteurs, l’implication individuelle et l’anticipation des turbulences. Aujourd’hui les gains de productivité ne se situent plus au niveau de la division des tâches et de leur contrôle mais plus sur l’autonomisation, la coordination et la fluidité. Enfin, il est plus facile et rigoureux de chercher comment fonctionne le système de relation entre acteurs que de tenir un discours sur un changement de mentalité générale au sein d’une entreprise.

Quentin Rouyer